
D’après les récentes analyses de Kantar Worldpanel, les habitudes de consommation des Français, influencées par la montée des prix alimentaires, persistent malgré un ralentissement de l’inflation. Selon les données publiées le 29 janvier, les courses se caractérisent par une diminution notable du nombre d’articles achetés.
Un recul des dépenses quotidiennes
Kantar rapporte une baisse de 0,9 % des dépenses liées aux courses quotidiennes entre 2023 et 2024. Ce trend se retrouve dans tous les types de points de vente, qu’il s’agisse des grandes surfaces, des drives ou des circuits spécialisés. Dans un marché des biens de consommation évalué à 120 milliards d’euros par an, cette évolution représente une variation significative.
Plus en détail, plusieurs catégories ont enregistré des diminutions spécifiques : les produits d’entretien ont chuté de 1,8 %, les articles d’hygiène et de beauté ainsi que les boissons ont vu leurs ventes baisser de 3,4 %, tandis que les produits frais ont quant à eux diminué de 1,5 %.
Il est intéressant de noter que les prix restent supérieurs à ceux de l’année précédente. Cela complique la capacité des consommateurs à percevoir la déflation observée depuis juin. Gaëlle Le Floch, Directrice de l’Insight Stratégique chez Kantar, a souligné que, bien qu’il n’y ait pas eu de chute drastique des comportements d’achat, il n’y a pas eu non plus de reprise marquée de la consommation, malgré la tendance à la baisse des prix amorcée cet été.
Transformations des comportements d’achat
Les changements de comportement des consommateurs, induits par la pandémie et l’inflation, se traduisent par des visites plus fréquentes en magasin, souvent pour des achats de moindre envergure. Dans ce contexte, les marques de distributeurs prennent une place de choix. De plus, des inquiétudes persistantes autour du pouvoir d’achat, couplées à un sentiment général de pessimisme, compliquent encore plus le paysage d’achat. Ce “traumatisme” lié à la hausse des prix alimentaires est plus intense que les expériences vécues au cours des dernières décennies.
Parallèlement, cette tendance met en lumière un éclatement des habitudes d’achat, avec une diversification des enseignes fréquentées. Les détaillants à bas prix comme Action, ou les enseignes premium spécialisées dans les produits frais, tels que Grand Frais, ont su tirer parti de cette évolution.
Inégalités croissantes entre les classes sociales
Kantar a également mis en exergue un fossé croissant entre les différentes classes sociales et les niveaux de revenu. Ainsi, environ 20 % des ménages peinent à gérer leur budget mensuel. Parmi les segments les plus affectés, on trouve les ouvriers, les agriculteurs, les professions intermédiaires ainsi que les familles avec enfants, qui voient leurs achats diminuer de manière significative.
Source: Premiumbeautynews.com